Exposition – Sourire à l’Invisible

« L’encre et l’eau, un jeu de l’instant : l’encre de Chine est un jeu de magie et de simplicité laborieuse, à l’image de la vie. L’écouter s’écrire d’elle-même, se dire, se dévoiler fait naître en moi une joie toujours renouvelée. La danse de l’encre avec l’eau me fait souvent l’effet d’une révélation. Comme si, à l’instar d’un jeu divinatoire ou des manigances du Yi Jing, une main traçait en langue étrange les secrets les plus enfouis de cette vie de chair et d’esprit. Elle est un des chants du Grand Mystère, celui de la Vie qui attend de nous d’être des enfants joueurs et ouverts, des explorateurs à l’écoute et au regard humide.

Dans le nid vierge de la feuille, là où tout peut se dire, où tout peut être ressuscité, se déploie un acte d’amour, celui de la lumière enlaçant et goûtant le noir-matière. Et moi, peintre et spectatrice, je savoure l’alchimie à l’oeuvre. Par ce langage épuré, j’aspire, comme le dit Cyril Javary, à « remonter à la racine du visible pour rencontrer l’invisible ».
J’aime demeurer à cet endroit où tout est question de présence et faire de l’oeuvre un témoignage de l’Unité cachée »

Marion Le Pennec